Guillaume MARTIN-TATON est né en 1991. La peinture a toujours fait partie de sa vie, avec une mère artiste peintre et un père entrepreneur dans le secteur de la peinture industrielle (thermolaquage : dépôt de peinture en poudre par effet électrostatique, polymérisant à 200°C). Pendant ses études de master aux Beaux-Arts de Montpellier, il a effectué un échange à la National Art School de Sydney, où il a développé son univers artistique inspiré des marquages au sol et de la signalétique.

L'homme moderne s'est inspiré de la nature pour établir la signalisation (aposématisme : ensemble des mécanismes par lesquels un animal envoie un signal à d'éventuels prédateurs pour les avertir de sa toxicité). Nos déplacements dans l'espace urbain sont conditionnés par ce code. Martin-Taton utilise cette caractéristique comme support, établissant ainsi un inventaire et une nomenclature de formes sur lesquelles il peut s'appuyer dans son travail artistique. Ses créations prennent des formes plurielles : peintures, sculptures, céramiques, installations, performances. Il considère les marquages au sol et la signalétique comme un langage universel compris par presque toute la population. En tant que tel, il y voit le fondement de l'identité tribale de l'humanité.

Son processus créatif s'articule autour d'une mythologie personnelle, dans laquelle Manitou Marginal Lutte, son alter ego, s'approprie ce code pour le fusionner avec son propre alphabet composé de 676 caractères. Réunir ce code universellement compris avec cet alphabet encore inconnu met en évidence les valeurs tribales que l'artiste lui accorde. Les bandes rayées noires et jaunes, rouges et blanches, les couleurs fluorescentes et les matériaux rétro-réfléchissants font partie du dictionnaire de couleurs et de matériaux qu'il s'impose pour produire les artefacts liés à cette tribu.